Yoga sutrâ

Reconnaissance du Soi / Connaissance de soi
Ce traité nous révèle une  voie d’accès au réel de soi et du Soi grâce à la réflexion (méditation) sur le texte.

À la lumière d’une réflexion approfondie, c’est un moyen de se découvrir dans le miroir du texte, se laisser être réfléchi, accepter ce qu’il nous renvoie pour (se) découvrir et (se) connaître. Accepter notre reflet dans le texte, afin qu’il nous révèle à ce que nous sommes vraiment au-delà de nos idéaux, croyances et automatismes. C’est une rencontre avec la réalité du Soi qui est proposé à travers l’enseignement de Patanjali, auteur légendaire de ce texte

1er chapitre : Le but du yoga.
2éme chapitre : Méthode et moyens.
3éme chapitre : Changements et facultés.
4éme chapitre : La liberté.

Etude du yoga-sûtra en cours individuel ou en cours collectif.

(voir le programme des cours, ateliers et stages)

Tous les Mardis : de 6h45 à 7h45

Apprentissage du chant du yoga-sûtra et étude du texte

 

Abonnement pour l’année : 160€ (de Septembre à Juin 2023)

Souraide Pays-Basque :

520 Chemin de Garaikoborda 64250 Souraide

Le yoga est une discipline ancestrale, une voie de sagesse, née en Inde. Ses origines sont aussi invisibles et mystérieuses que celles de l’eau d’une source à laquelle nous venons boire pour étancher notre soif de connaissances. Il existe 18 sortes de yoga . Le yoga dont je parle ici est le yoga de Patanjali. Reconnu par toutes les branches du yoga comme traité de référence de cette discipline, son inspiration relève du Véda, ensemble de textes indiens très anciens. On peut situer l’origine du Yoga -sûtra approximativement entre le 4ème siècle avant J.C et le 4ème siècle après. On ne connaît pas grand chose sur son auteur, Patanjali. Mais une légende rapporte l’origine du texte : Le genre humain en détresse priait Dieu de l’éclairer. Dieu envoya un sage qui composa trois traités pour répondre aux difficultés essentielles :
– Un sur la médecine, Caraka-samhitâ, permettant de conserver un corps sain ;
– Un sur la grammaire, Mahâbhâsyam, permettant la communication entre les êtres humains ;
– Un sur le yoga, le Yoga-sûtra, permettant la paix mentale et l’accès aux plus hauts niveaux de réalisation auxquels est destiné l’être humain.
La première définition donnée dans ce traité sur ce qu’est le yoga est :
Le yoga est la faculté de diriger les activités du psychisme.
Ensuite il décrit les activités du psychisme :
– La saisie mentale : La perception sensorielle, la réflexion, le témoignage digne de foi.
– L’erreur : La connaissance incorrecte établie sur une interprétation inexacte de la réalité.
– L’imagination : La connaissance formée de mots sans objet réel correspondant.
– Le sommeil profond : Un fonctionnement psychique caractérisé par l’absence d’activité mentale consciente.
– La mémoire : Le fait de retenir un objet expérimenté.
Ces activités regroupées en 5 catégories, produisent ou non de la souffrance. Le yoga cherche à réduire, voir supprimer la souffrance, celle que l’on se crée à soi-même. Les causes de souffrances sont : la méconnaissance, l’ego, l’attachement, le rejet, la peur.
La méconnaissance est le terrain portant les autres. Elle sont latentes, faibles, intermittentes ou actives. A ces causes de souffrances viennent s’ajouter les 9 obstacles rencontrés sur le chemin du yoga : la maladie, l’inertie mentale, le doute, la précipitation, l’épuisement, l’intempérance, l’illusion sur soi, le manque de progrès, la régression sont les obstacles, causes de dispersions psychiques. Les symptômes de cette dispersion sont : La souffrance, les pensées négatives, l’agitation physique, l’inspiration et l’expiration désordonnées.
Son traité est une carte de la psyché et de son fonctionnement, en ce sens il est un ancien traité de psychologie ou plutôt « psycho-spirituel ». Il y expose les différents types de personnalités et leurs caractéristiques afin de construire des pratique appropriées à chacun ; en ce sens, il est un traité de psychologie et de pédagogie pour le professeur. D’abord il décrit le but du yoga : un état où la perception existe sans projection mentale. Un état de clarté totale donnant accès à la vérité, au sens de connaissance suprême. Il le nomme “état de samadhi”. Samadhi se traduisant par “état de contemplation”. Puis il donne le moyen pour l’atteindre :
La faculté de diriger les activités du psychisme s’obtient à la fois par la pratique persévérante et le détachement. Pour réduire ou éliminer les obstacles, choisissez “la pratique persévérante d’un seul principe”, ce qui peut signifier, avoir un objectif à la fois.
Il insiste sur notre attitude mentale d’amitié face au bonheur d’autrui, à notre capacité de compassion active face à son malheur, la joie éprouvée face à sa vertu et la neutralité face à son erreur. Il parle de l’importance de la respiration, ses composantes, des possibilités infinies d’utilisations et de leurs effets comme : la clarté mentale par exemple… Le fait de développer l’objectivité sensorielle permet de la lucidité, plus de discernement et par extension moins de souffrance. Il intègre en complet pédagogue et psychologue, les spécificités de chaque être humain, dans le sens où dans la pratique du yoga : Le rythme, les outils et leurs utilisations seront déterminés en fonction de l’originalité et l’unicité de la personne. Sinon la pratique serait erronée et totalement inefficace, voir néfaste.
Il y a ceux qui passe par :
– La compréhension, la réflexion, l’analyse du plus grossier au plus subtil.
– La discipline et ses effets transformateurs. Pour exemple : un rendez-vous quotidien sur le tapis de yoga pendant une longue période de temps va installer un nouveau samskara (comportement) qui prendra le dessus sur un ancien et permet ainsi un vrai processus de transformation, sans enlever ou rejeter ; mais en créant du nouveau, une autre possibilité jusqu’alors non expérimentée.
– La sagesse chez les êtres “extra-ordinaires”comme les saints, les sages qui doivent malgré leur condition spirituelle élevée, rester vigilent sur la maintenance de leur état et ce qu’ils en font.
– La foi.
– L’abandon à un être ou principe plus élevé que soi : La nature, l’univers, dieu ou un dieu, tout ce qui représente un modèle d’élévation. Une représentation de ce qui est justement au delà de toutes souffrances, de ses causes et de ses effets. Un principe nous ramenant à la réalité de nos capacités et de nos limites.
Ce pourrait être se concentrer sur un être aux passions apaisées par exemple.
Quelque soit la voie choisi, l’obtention d’une conscience intérieure et la réduction des obstacles survient.
L’esprit transparent tel une pierre précieuse reflète uniformément les caractéristiques de l’objet perçu, de l’instrument de perception et de “l’agent qui perçoit”. La mémoire est totalement purifiée, comme si l’esprit était dépourvu de son identité.

Dans le premier chapitre, Patanjali définit le yoga, son but et donne des moyens adaptés à ceux qui en sont proches. Ceux dont l’esprit est stable et qui peuvent atteindre l’état de yoga grâce à l’approche méditative.

Dans le deuxième, il présente un yoga adapté à ceux que l’activité a éloigné de cet état. Ils sont moins stables et peuvent arriver au but par la démarche exposée dans ce chapitre, Il appelle ce yoga : “Le yoga de l’action”. Celui-ci répond aux difficultés de la vie active, avec une démarche comportant huit membres, incluant tous les plans de l’être humain.

Les principes relationnels : Non-violence, véracité, honnêteté, modération et non convoitise ; les principes personnels : Purification, contentement, discipline de vie, étude des textes sacrés et dévotion à l’Être omniscient ; la pratique de posture, la pratique du contrôle du souffle, le retrait des fonctions sensorielles vis-à-vis des objets, la concentration, la méditation, samâdhi (contemplation) sont les huit membres du yoga. Lorsque ceux-ci sont fermement pratiqués dans “les règles de l’art”, alors le voile masquant la clarté de la perception est détruit et le mental devient apte aux concentrations. La maîtrise sensorielle survient lorsque les fonctions sensorielles sont dissociées de leurs objets propres, comme s’ils se conformaient à la nature de l’esprit.
Alors les fonctions sensorielles sont parfaitement maîtrisées. Le deuxième chapitre introduisait le principal moyen pour atteindre le but du yoga : les huits membres. Les cinq premiers constituent la fin de ce chapitre et les trois derniers, le début du troisième. Patanjâli souligne ainsi le fait que ces derniers sont plus un résultat qu’un moyen. c’est la floraison. Il développe alors leur accomplissement dans la maîtrise de “facultés exceptionnelles”. L’éclosion de ces potentiels est représentée avec ses effets positifs et ses dangers éventuels, et culmine dans l’état de libération, thème du quatrième chapitre.